Dans le cadre d’un projet de sensibilisation à l’art contemporain, le Musée de l’île d’Oléron a organisé précédemment deux expositions : Un tout petit monde en 2010 et Plug-in II en 2011.Pour ce 3ème rendez-vous avec la création d’aujourd’hui, la Communauté de communes de l’île d’Oléron a accueilli sur le territoire un artiste en résidence, du 2 septembre au 29 octobre 2012, et expose le fruit de son travail de recherche et de création au Musée de l’île d’Oléron jusqu’au 20 mai 2013.

L’artiste invité, Kôichi Kurita, est un artiste-plasticien japonais. Son matériau de prédilection est la terre qu’il collecte depuis les années 1990. La première poignée de terre fut celle de son jardin à Yamanashi. Depuis, l’artiste est engagé dans une démarche unique et remarquable : faire de sa vie un voyage et constituer une Bibliothèque de terres. La Bibliothèque de terres du Japon réunit aujourd’hui des terres de la quasi totalité des 3 213 villages et villes de l’archipel nippon. La Bibliothèque de terres de France est quant à elle en construction depuis 2004.

Chaque fragment est minutieusement répertorié, séché, épuré des matières organiques, concassé, parfois tamisé pour obtenir la finesse du pigment. Matière première de ses œuvres, la terre est multiple, bigarrée à l’image de notre monde, mais jamais échelonnée. De cette diversité naissent des assemblages de couleurs aux géométries variables : de longues traverses flottantes constituées de carrés, de 400 à 1 000 terres déposées sur du papier végétal, dans la chronologie des prélèvements. Un alignement de terres poussières conservées en flacons de verre. Des cercles. Et puis des cônes qui surgissent au cœur du paysage. A l’instar des artistes du Land Art Hamish Fulton, Richard Long, Andy Goldsworthy, l’œuvre de Kôichi Kurita se construit dans l’espace et le temps de la marche. C’est un voyageur, un explorateur qui nous propose de regarder autrement. Nos terres, notre Terre.

Pendant ses deux mois de résidence sur l’île, l’artiste a continué son travail de recherche, parcouru le territoire de l’île d’Oléron et la région, enjambé les marais, traversé les forêts, scruté les champs, rencontré ceux qui travaillent la terre et la transforme. Pour l’exposition Ile à Ile, terre à terre, Kôichi Kurita nous propose trois oeuvres qui donnent à voir la grande diversité chromatique des terres et qui réactivent de façon symbolique les liens qui existent entre le Japon et l’île d’Oléron.